The Letters of Queen Victoria
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Chapter 245 : _The Emperor of Russia to Queen Victoria._[30]18 TSARSKO, _ce_ -- _Octobre_ 1853.30 MA
_The Emperor of Russia to Queen Victoria._[30]
18 TSARSKO, _ce_ -- _Octobre_ 1853.
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MADAME,--Votre Majeste connait, je l'espere, les sentiments d'affection sincere qui m'attachent a Sa personne, depuis que j'ai eu l'honneur de L'approcher. Il m'a semble qu'Elle daignait aussi m'accorder quelque bienveillance. A la veille d'evenements, peut-etre fort graves, qu'Elle daigne donc excuser si je m'adresse droit a Elle, pour essayer de prevenir des calamites, que nos deux pays ont un egal interet a eviter. J'ose le faire avec d'autant plus de confiance, que longtemps encore avant que les affaires d'Orient eussent pris la facheuse tournure qu'elles ont acquise depuis, je m'etais adresse directement a votre Majeste, par l'entremise de Sir Hamilton Seymour, pour appeler votre attention, Madame, sur des eventualites, alors encore incertaines, mais deja fort probables a mes yeux, et que je desirais eclaircir, _avant tout_, avec le Cabinet Anglais, pour ecarter autant qu'il m'etait possible, toute divergence d'opinion entre nous. La correspondance d'alors, qu'Elle daigne de la faire relire atteignit son but, car elle mettait le Gouvernement Anglais au fait de mes plus intimes pensees sur ces graves eventualites, tandis que, je devais au moins le penser ainsi, j'obtiens en reponse un egal expose des vues du Gouvernement de votre Majeste.
Surs ainsi de ce que nous desirions de part et d'autre, par quelle fatalite devons-nous donc, Madame, en venir a une mesintelligence aussi p.r.o.noncee, sur des objets qui paraissaient convenus d'avance, _ou ma parole est engagee vis-a-vis de votre Majeste_, comme je crois _celle du Gouvernement Anglais engagee de meme vis-a-vis de moi_.
C'est a la justice, au c[oe]ur de votre Majeste que j'en appelle, c'est a Sa bonne foi et a Sa sagesse que je m'en mets qu'Elle daigne de decider entre nous.
Devons nous rester, comme je le souhaite ardemment, dans une bonne intelligence egalement profitable a nos deux etats, ou juge-t-Elle, que le pavillon Anglais doive flotter pres du croissant, pour combattre la croix de Saint Andre!!!
Telle que soit la determination de votre Majeste, qu'Elle veuille etre persuadee de l'inalterable et sincere attachement avec lesquels je ne cesserais d'etre, de votre Majeste, le tout devoue frere et ami,
NICOLAS.
Je prie votre Majeste de vouloir bien faire mes amities a Monseigneur le Prince Albert.
[Footnote 30: Greville calls the writing of this letter an unusual step; but in sending it to Lord Aberdeen and Lord Clarendon, the Queen observed that its despatch was an important and advantageous fact, as it both committed the Czar personally, and enabled her to state certain truths to him, as well as to explain privately the views which guided her own and her Ministers' conduct.]
[Pageheading: LORD STRATFORD'S PROPOSAL]
_Queen Victoria to the Earl of Aberdeen._
WINDSOR CASTLE, _5th November 1853._
Although the Queen will have the pleasure of seeing Lord Aberdeen this evening, she wishes to make some observations on the subject of Lord Stratford's last private letters communicated to her yesterday by Lord Clarendon.[31] They exhibit clearly on his part a _desire_ for war, and to drag us into it. When he speaks of the sword which will not only have to be drawn, but the scabbard thrown away, and says, the war to be successful must be a "_very comprehensive one_" on the part of England and France, the intention is unmistakable, and it becomes a serious question whether we are justified in allowing Lord Stratford any longer to remain in a situation which gives him the means of frustrating all our efforts for peace. The question becomes still graver when it is considered that General Baraguay d'Hilliers seems from Lord Cowley's account of his conversation with him equally anxious for extreme measures.
The Queen must express her surprise that Lord Stratford should have coolly sent on so preposterous a proposal as Redschid Pasha's note asking for a Treaty of Alliance, the amalgamation of our Fleets with the Turkish one, and the sending of our surplus s.h.i.+ps to the "_White_"
Sea (!) without any hesitation or remark on his part. As the note ends, however, by saying that the Porte desires _que les points ci-dessus emenes (sic) soient apprecies par les Cours d'Angleterre et de France, et que ces Cours veuillent bien declarer leur intention d'agir en consequence_, this appears to the Queen to afford an admirable opportunity for stating plainly and strongly to the Turkish Government that we have _no intention_ of being used by them for their own purposes. This time such a declaration might be _handed in_ to the Turkish Government, so that there can be no mistake about the matter for the future.
The Queen encloses the letter and note, and wishes Lord Aberdeen to show her letter to Lord Clarendon.
[Footnote 31: Lord Stratford had written that Redschid Pasha was unable to make head against his warlike colleagues, and that unless some proposal of a decidedly satisfactory kind should come from Vienna very soon, there would be no chance of avoiding hostilities. Lord Stratford added that he had obtained a promise that no act of hostility should take place on the Turkish side before the expiration of fifteen days, and concluded with the words: "I fear that war is the decree of Fate, and our wisest part will be to do what we can to bring it to a thoroughly good conclusion."]
[Pageheading: THE QUEEN TO THE CZAR]
_Queen Victoria to the Emperor of Russia._
WINDSOR CASTLE, _ce 14 Novembre 1853._
SIRE ET TReS CHER FReRE,--C'est avec une profonde et sincere satisfaction que je viens de recevoir la lettre que V.M.I. a bien voulu m'ecrire le 18/30 Octobre. Je suis vivement touchee des sentiments affectueux que vous m'y temoignez. V.M. me connait a.s.sez pour savoir combien ils sont reciproques.
Je vous remercierai egalement, Sire, de la franchise avec laquelle vous me parlez des complications actuelles; je ne saurais mieux repondre aux loyales intentions de V.M. qu'en lui exprimant a mon tour, et avec toute droiture, mes opinions a ce sujet, car c'est la, j'en suis sure, le meilleur moyen de conserver utilement une amitie bien veritable.
J'ai, mon cher Frere, conformement a votre desir, relu les communications confidentielles que vous avez bien voulu me faire, ce printemps, par l'intermediaire du bon Sir Hamilton Seymour, et les reponses que mon Gouvernement a recu l'ordre d'adresser a V.M.
Bien qu'une difference d'opinion tres notable devint alors evidente entre V.M. et moi relativement a la maniere d'envisager l'etat de la Turquie et l'appreciation de sa vitalite, le Memorandum de V.M. en date du 3/15 Avril vint neanmoins dissiper de la maniere la plus heureuse ces facheuses apprehensions; car il m'annoncait que, si nous n'etions pas d'accord sur _l'etat de sante_ de l'Empire Ottoman, nous l'etions cependant sur la necessite, pour le laisser vivre, de ne point lui faire des demandes humiliantes, pourvu que tout le monde en agit de meme, et que personne n'abusat de sa faiblesse pour obtenir des avantages exclusifs. V.M. dans ce but, daigna meme se declarer prete "a travailler de concert avec l'Angleterre a l'[oe]uvre commune de prolonger l'existence de l'Empire Turque, en evitant toute cause d'alarme au sujet de sa dissolution."
J'avais de plus la conviction qu'il n'existait et ne pouvait exister au fond aucune divergence d'opinion entre nous au sujet des reclamations relatives aux Lieux-Saints, reclamations qui, j'avais droit de le croire, const.i.tuaient le seul grief de la Russie contre la Porte.
Je mets, Sire, la confiance la plus entiere dans la parole que V.M. a bien voulu me donner alors, et, que les a.s.surances subsequentes, dues a votre amitie, sont venues confirmer, en me donnant la connaissance de Vos intentions. Personne n'apprecie plus que moi la haute loyaute de V.M., et je voudrais que les convictions que j'ai a cet egard p.u.s.s.ent seules resoudre toutes les difficultes. Mais quelle que soit la purete des motifs qui dirigent les actions du Souverain meme le plus eleve par le caractere, V.M. sait que ses qualites personnelles ne sont point suffisantes dans des transactions internationales par lesquelles un etat se lie envers un autre en de solennels engagements; et les veritables intentions de V.M. ont ete a coup sur meconnues et mal interpretees, a cause de la forme donnee au reclamations adressees a la Porte.
Ayant a c[oe]ur, Sire, d'examiner ce qui avait pu produire ce facheux malentendu, mon attention a ete naturellement attiree par l'article 7 du Traite de Kainardji; et je dois dire a V.M. qu'apres avoir consulte, sur le sens qui pouvait avoir ete attache a cet article, les personnes les plus competentes de ce pays-ci; apres l'avoir relu ensuite moi-meme, avec le plus sincere desir d'impartialite, je suis arrivee a la conviction que cet article n'etait point susceptible de l'extension qu'on y a voulu donner. Tous les amis de V.M. ont, comme moi, la cert.i.tude que vous n'auriez point abuse du pouvoir, que vous eut ainsi ete accorde; mais une demande de ce genre, pouvait a peine etre acceptee par un Souverain qui tient a son independance.
Je ne cacherai pas davantage a V.M. l'impression douloureuse qu'a produit sur moi l'occupation des Princ.i.p.autes. Cette occupation a cause, depuis les quatres derniers mois, une perturbation generale en Europe, et pourrait amener des evenements ulterieurs que je deplorerais d'un commun accord avec V.M. Mais, comme les intentions de V.M. envers la Porte sont, je le sais, amicales et desinteressees, j'ai toute confiance que vous trouverez le moyen de les exprimer et mettre a execution de maniere a detourner de plus graves dangers, que tous mes efforts, je vous a.s.sure, tendront sans cesse a empecher.
L'attention impartiale avec laquelle j'ai suivi les causes qui ont fait echouer jusqu'a present toutes les tentatives de conciliation, me donne la ferme conviction qu'il n'existe pas d'obstacle reel qui ne puisse etre ecarte ou promptement surmonte avec l'a.s.sistance de V.M.
Je n'abandonne point l'espoir de cet heureux resultat, meme apres les tristes conflits qui ont fait couler le sang dans les Princ.i.p.autes; car j'ai la foi en Dieu que lorsque de toute part les intentions sont droites et lorsque les interets bien entendus sont communs, le Tout-Puissant ne permettra pas que l'Europe entiere qui contient deja tant d'elements inflammables, soit exposee a une conflagration generale.
Que Dieu veille sur les jours de V.M.; et croyez, Sire, a l'attachement sincere avec lequel je suis, Sire et cher Frere, de votre Majeste Imperiale, la bien bonne S[oe]ur et Amie,
VICTORIA R.
Albert est tres sensible au souvenir de V.M. et me prie de le mettre a vos pieds.
[Pageheading: LORD ABERDEEN'S SCRUPLES]
_The Earl of Aberdeen to Queen Victoria._
LONDON, _26th November 1853._
Lord Aberdeen presents his humble duty to your Majesty. The Cabinet met to-day for the consideration of the overtures made by the French Government for the settlement of the Eastern Question.[32] These proposals were in substance adopted; although a considerable change was made in their form, and in some of their details. The step now taken is evidently wise; but Lord Aberdeen can scarcely venture to hope that it will be attended with success. Pacific language is accompanied with insulting and hostile acts; and it remains to be seen what effect will be produced on the Emperor of Russia by the entrance of English and French s.h.i.+ps of war into the Black Sea, under the pretext of bringing off Consuls from Varna, and of looking after the grain-s.h.i.+ps at the Sulina mouth of the Danube. This information has. .h.i.therto been only communicated by telegraph; but it is calculated to lead to serious consequences, of which Lord Stratford must be perfectly well aware.
[Footnote 32: The Emperor had made certain suggestions to Lord Cowley, which the British Government were willing to adopt; but the anti-Russian feeling was increasing daily in the nation, and, as will be seen from the Queen's letter of the 27th of November, Lord Stratford seemed resolved on war.]
_Queen Victoria to the Earl of Aberdeen._
OSBORNE, _27th November 1853._
The Queen has received Lord Aberdeen's letter of yesterday. She is sorry to find that after all a considerable change was made in the form of the French proposal. She is not aware at present of what that change consists in and is therefore unable to form an opinion as to the effects of its introduction, but she quite concurs in Lord Aberdeen's apprehensions with regard to the effect of Lord Stratford's orders to the Fleet. The perusal of Lord Stratford's Despatches of the 5th inst. has given the Queen the strongest impression that, whilst guarding himself against the possibility of being called to account for acting in opposition to his instructions, he is pus.h.i.+ng us deeper and deeper into the War policy which we wish to escape. Wherefore should three poor Turkish steamers go to the Crimea, but to beard the Russian Fleet and tempt it to come out of Sebastopol, which would thus const.i.tute the much desired contingency for our combined Fleets to attack it, and so engage us irretrievably!
The Queen must seriously call upon Lord Aberdeen and the Cabinet to consider whether they are justified in allowing such a state of things to continue!